Chili – Valparaiso
Nous arrivons en milieu d’aprèm sur place, ce qui ne laisse pas beaucoup de temps pour visiter. Nous allons donc nous installer dans un bar afin de regarder un match accompagné d’un « completo con queso » CAD un hot dog fromage. Bizarrement, les hot dog sont une institution dans tout le pays. Avec les empanadas (fourrés au jambon/fromage ou viande), c’est le plat le plus consommé. Merci la colonisation. C’est sûrement pour cela également que les chiliens ont tendance à être un peu enrobés. D’ailleurs, les femmes chiliennes, malgré leurs rondeurs sont plutôt très mignonnes. Leur sport favori est de mater droit dans les yeux tous les petits étrangers qui se trouvent sur leur chemin. C’est cool. Au bar, deux mecs dégueulasses sont totalement éclatés à côté de nous et boivent chacun leur litre de bière au pichet en nous lançant des sourires, c’est marrant. Après ce match nous allons nous installer à l’hôtel. C’est samedi soir, c’est un peu déprimant de ne pas sortir mais une longue journée nous attend le lendemain. Avant de nous coucher, nous testons pour la première fois un empanada « Pino » constitué de viande hachée, œufs et oignons. Le truc est affreux et nous avons la flemme d’aller chercher autre chose à manger. C’est sur une défaite que se termine donc cette journée. Snif.
Réveil en fanfare avec une bonne petite salade de fruits pour le petit dej’. Parfait pour partir à l’assaut de Valpo comme ils disent. Le centre historique est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et l’on comprend pourquoi. C’est magnifique. Cette ville est séparée en deux : la partie historique sur une colline et la partie récente en contrebas, face à la mer. Nous commençons par trois balades concoctées par Sev autour du cerro (quartier) alegre et cerro conception. La carte postale chilienne ! Des couleurs et des tags partout.
Nous arpentons des dizaines de ruelles plus belles les unes que les autres avec leurs escaliers colorés. Trop bien pour faire des super photos. Tout est parfait à part une chose : les chiens errants. Non pas qu’ils soient méchants, mais ils sont super chiant. Déjà, ils foutent un bordel monstre avec toutes les poubelles ce qui rend les villes crados mais surtout ils n’arrêtent pas de nous suivre. On a eu deux potes qui ne nous ont pas lâchés d’une semelle de 9h à 11h du mat’. En parlant de semelle, l’odeur des pompes de randos de Val est peut-être un facteur important de cette poursuite inarrêtable. Nous misons une pièce là-dessus. Nous descendons maintenant vers la ville moderne de Valparaiso pour y jeter un coup d’œil. Il n’y a pas grand-chose de beau et nous décidons d’aller aligner un nouveau completo pour la deuxième mi-temps de Russie-Belgique une fois. Après ce déjeuner gourmand où nous avons encore fait la connerie de prendre deux hot-dogs, c’est avec le ventre gonflé que nous remontons sur la colline afin d’aller au musée de la Sebastiana. Heureusement pour nous, il existe une vingtaine de funiculaires à 15 centimes dispachés tout le long qui nous évite une crise de foie pour remonter.
Ici encore, un chien s’incruste avec nous dans le funi et s’allonge aux pieds de Sev, quelque peu mécontent. Le musée n’est pas tout proche alors il faut mettre les bouchées doubles afin d’y arriver avant la tombée de la nuit. La Sebastiana est en fait l’ancienne maison de feu Pablo Neruda, poète mondialement connu et titulaire d’un prix Nobel. Nous avons droit à une super remise étudiante et une visite audio en français, nous sommes chanceux. La maison est trop belle et surplombe tout la ville. Toutes les pièces sont naturellement tournées vers la mer, et la vue est impressionnante.
Nous en apprenons plus sur le personnage tout au long de la visite. Pour faire simple, c’est un mec que la solitude déprimait donc il avait des millions d’amis qui lui rendaient visite toute la journée. Avec ses amis, il picolait et il mangeait. Sinon, il écrivait des poèmes sur tous les meubles de sa maison comme sa « nube » (chaise de salon), collectionnait plein d’objets d’arts moches et faisait la sieste tous les jours. C’est important. Petite balade très sympathique chez cet homme au grand cœur. RIP. Nous rentrons désormais à l’hôtel mais pas pour se branler le mammouth malheureusement. En effet, nous prenons un car à 23h pour une durée de… 24h en direction de San Pedro d’Atacama. En attendant, on squatte le salon de l’hôtel jusqu’à ce que le taxi vienne nous chercher pour nous emmener à la station. Malheureusement l’Internet ne marche pas top et il n’y à pas de TV dans le salon pour USA-Portugal. Heureusement, la réceptionniste est fan de football (elle a le physique pour d’ailleurs) et nous ouvre super gentiment une chambre deluxe avec un écran plat. Parfait, nous avons le match et cela nous fait passer le temps. À 22h15, le taxi arrive et nous amène à destination. La fatigue se fait sentir, pas top avant 24h de car. Par chance, les sièges sont des semi lits et c’est plutôt pas mal. Plus de place pour les jambes de Val pour une fois et des sièges cool.
Un commentaire
Domi maman de Sev
C’est émouvant Sév de te savoir dans ce pays. Je rêvais d’y aller dans ma jeunesse et lisais les poèmes de Pablo Néruda. Les enfants accomplissent parfois les rêves de leurs parents!…
Voici un texte d’Aragon »La complainte de Pablo Néruda » que Ferrat a mis en musique. (Tu m’as offert le disque il y a 2 ou 3 ans. Aragon parlait des militaires qui avaient pris le pouvoir au Chili dans les années 70).
Je vais dire la légende
De celui qui s’est enfui
Et fait les oiseaux des Andes
Se taire au coeur de la nuit
Le ciel était de velours
Incompréhensiblement
Le soir tombe et les beaux jours
Meurent on ne sait comment
Comment croire comment croire
Au pas pesant des soldats
Quand j’entends la chanson noire
De Don Pablo Neruda
Lorsque la musique est belle
Tous les hommes sont égaux
Et l’injustice rebelle
Paris ou Santiago
Nous parlons même langage
Et le même chant nous lie
Une cage est une cage
En France comme au Chili
Comment croire comment croire
Au pas pesant des soldats
Quand j’entends la chanson noire
De Don Pablo Neruda
Sous le fouet de la famine
Terre terre des volcans
Le gendarme te domine
Mon vieux pays araucan
Pays double où peuvent vivre
Des lièvres et des pumas
Triste et beau comme le cuivre
Au désert d’Atacama
Comment croire comment croire
Au pas pesant des soldats
Quand j’entends la chanson noire
De Don Pablo Neruda
Avec tes forêts de hêtres
Tes myrtes méridionaux
O mon pays de salpêtre
D’arsenic et de guano
Mon pays contradictoire
Jamais libre ni conquis
Verras-tu sur ton histoire
Planer l’aigle des Yankees
Comment croire comment croire
Au pas pesant des soldats
Quand j’entends la chanson noire
De Don Pablo Neruda
Absent et présent ensemble
Invisible mais trahi
Neruda que tu ressembles
À ton malheureux pays
Ta résidence est la terre
Et le ciel en même temps
Silencieux solitaire
Et dans la foule chantant
Comment croire comment croire
Au pas pesant des soldats
Quand j’entends la chanson noire
De Don Pablo Neruda
Certaines de vos photos sont magnifiques ( les lacs, les couleurs de Valpa…) et je rejoins Bridget, cela donne vraiment envie d’y aller!
Continuez à nous faire rêver… et joyeux anniversaire Val.
Je vous embrasse.