Birmanie (Myanmar) – Lac Inlee (Trek)
Nous quittons Bagan à l’aube afin d’attraper le bus pour Kalaw. Vu le confort du car de Yangon à Bagan, on pensait que ce serait également le cas ici. Que nenni, pas de clim, pas de place et des stops tous les 100 mètres. Ça a le mérite de nous faire marrer avec Céline et Faboulous Fab, un couple de français avec qui on a fait la route. À chaque stop, le chauffeur embarque quelques birmans qui ont le droit de s’asseoir sur des petits tabourets en plastique dans l’allée. Pas très cool pour eux, et pourtant, après quelques minutes à la limite de vomir sur les jambes de Val, la voisine ouvre des graines de tournesol et partage avec toutes les personnes qui l’entourent, y compris les touristes (donc nous) : vraiment sympa.
Arrivés à Kalaw nous nous rendons à Lyly Guesthouse, une auberge tenue par des indiens qui, selon le routard et Pascal le médecin de Sev, organisent très bien le trek pour Inlee. 7$ la chambre double avec petit dej, et 45$ le trek de 55km tout compris sur 3 jours (guide, nourriture, logement, acheminement du gros bagage et bateau sur le lac). Le matin, nous rencontrons notre guide « Atchouk » (phonétiquement parlant), et le reste de notre team de voyage qui se compose uniquement de frenchies : Estelle (alias Zaz), Rodolphe, Nico le boute-en-train, et le meilleur pour la fin Alain le baroudeur français : le mec se plaint tellement à longueur de temps que ça nous fait tous marrer. Bonne ambiance donc. Après 3 heures de marche, on s’arrête au monastère de Sha Bin. Ça emmerde profondément Alain, tous ces trucs religieux ça lui tape sur le système. En plus il faut retirer les pompes, histoire qu’il râle encore un peu plus. Quand on lui dit qu’on s’arrête là pour manger, il s’exécute sans broncher, évidemment. Après une sacrée pause (de 3h, vraiment tranquille ce trek), c’est reparti pour 2h de marche où l’on traverse de très beaux paysages. Alain n’est forcément pas de cet avis : tous les 100 mètres il compare le décor à une région française « puta** on se croirait en Ardèche » » Mes amis, je vous présente la Corrèze » … Pour lui, pas besoin d’aller en Birmanie pour voir tout ça ! Sacré Alano. Avant le coucher du soleil, on arrive dans le petit village de Kyauk Su. Autour d’un feu, nous buvons une première bière avec une locale afin de faire sa connaissance. Nous nous installons ensuite avec 3 jeunes filles qui faisaient à manger. Elles ne parlaient presque pas anglais, mais nous passerons toute la soirée avec elles et les nombreuses personnes (locaux et voyageurs) qui nous rejoignent. Une soirée vraiment authentique, sans électricité et avec pour principal moyen de communication les mimes. Un vrai bon souvenir. La nuit est extrêmement fraîche et nous comprenons pourquoi les autres trekeurs se foutaient un peu de nous en voyant nos petits sacs.
Le lendemain, direction le village de Thi Thein, avec un stop au monastère de Yae Grong Toe pour manger. Nous apprenons la mort du « master monk » et croisons de nombreux birmans complètement bourrés. En effet, quand le « maître moine » décède, tous les villages aux alentours sont en fête. Arrivés à destination, nous échangeons une nouvelle fois avec des locaux pendant que le cuisto prépare le dîner, puis finissons la soirée avec une belote entre français. La nuit est plutôt compliquée, étant donné que jusqu’à 5h nous entendons la musique lointaine de la fête du master monk. D’ailleurs, un jeune coq juste en dessous de notre étable s’amuse à gueuler toutes les 2 min également (Alain va donc se charger de le castagner vers 6h du mat). On pensait que les coqs chantaient juste pour annoncer le lever du soleil, et bien pas du tout. Saletés de piafs. À l’aube, nous attendons notre guide en jouant avec les enfants qui ont l’air très content de nous voir. Sev montre comment faire fonctionner son appareil photo à un gamin, et c’est parti pour la séance shooting, le petit adorait vraiment ça et sa sœur tapait la pose. Pas beaucoup de bon clichés mais sur la centaine de photos prise nous en avons gardé deux ou trois tout de même.
Dernier jour de rando donc, où la route est un peu plus compliquée mais les paysages toujours aussi fabuleux. Un peu plus de 4h de marche rapide pour arriver à In Tien, et 1h20 de bateaux sur le lac Inlee pour rejoindre Nyaung Shwe, point d’arrivée de notre périple. La fatigue se fait alors bien ressentir, et nous sommes très contents d’avoir fait ce trek, qui restera à coup sûr une expérience marquante de notre tour du monde. Il est maintenant temps de trouver un hôtel pour passer quelques nuits ici. Beaucoup d’adresses du routard sont full mais on trouve une chambre à 30$ qui nous va à ravir : baignoire et wifi, un peu de confort après un voyage tout de même éprouvant. Le soir même, Estelle, Rodolphe, Nico et Alain nous rejoignent afin de manger un bon petit plat au marché de nuit accompagné d’une petite bouteille de vin rouge local (pas mauvais d’ailleurs).
Mardi, nous louons des vélos afin de nous balader un peu autour de Nyaung Shwe. Nous finissons la journée avec une petite dégustation de vin à la vigne de Red Mountain. Extrêmement fatigant d’y accéder à vélo mais la récompense est là : test de 4 vins différents et surtout un coucher de soleil magnifique à l’horizon. C’est la dernière fois que nous côtoyons nos compères de rando, que nous saluons donc s’ils lisent cet article. Le soir même nous cherchons un indien pour manger un Chapati : poulet pour Val et mouton pour Sev. Une nouvelle fois la cuisine indienne nous enchante… Pour un temps. Valen est malade comme un chien le lendemain et je passe donc la journée seul à me balader prêt du lac. Le soir le pti Val est toujours au pieu avec une banane et un coca pendant que je retourne au fameux indien pour apporter la carte du restaurant traduite en français (traduction = un plat gratuit, négocié la veille). Vu que c’est gratuit, je remange ici, et je veux bien évidemment vérifier si c’est le poulet qui est en cause dans le piteux état de santé de mon collègue. Je le regretterai…
Quatrième jour à Nyaung Shwe où nous négocions un bateau pour 12$ afin de nous faire visiter le lac Inlee en détail.
De nombreux pêcheurs sont présents et nous offrent un merveilleux spectacle. En effet, ils sont les seuls à utiliser la technique qui permet de pagayer avec l’aide de la jambe au bout du bateau tout en pêchant grâce au filet tendu sur une armature de bambou qu’ils tiennent à la main. L’équilibre nécessaire est plutôt high level, c’est pourquoi nous ne nous essayerons pas à cette gymnastique.
Nous parcourons ensuite tous les petits villages flottants qui offrent une panoplie d’artisanats en tous genre.
Le premier que nous visitons est celui de la fabrication de vêtements de soie et de lotus, qui sont commercialisés dans le monde entier ( il paraîtrait que c’est la meilleure came du monde ). Une visite express nous permettra d’apercevoir de très belles couleurs vives (rose, mauve, orange) et la fabrication d’écharpes, rideaux et draps grâce à des machines d’un autre temps.
Ensuite, vint la visite de la fabrication d’argent. N’étant pas joaillier, nous apprécions cependant le spectacle de la conception. Mais les pièces en elles même ne nous font pas tant que ça d’effet.
Enfin, dernière étape dans la fabrique de cigares. C’est vraiment traditionnel et le travail se fait pièce par pièce à la main. Les travailleuses sont d’ailleurs payées à l’unité. A 0,05€, il est de coutume d’en goûter un. Val endossa le rôle du testeur, avec un cigare à l’anis, qu’il relâche au bout de trois lattes. Vraiment dégueulasse surtout après un gros épisode gastrique.
Nous tenons à préciser que, comme tout bon Français, nous ne lâcherons pas un rond aux personnes nous ayant fait les visites dans ses différents endroits. On paye déjà assez d’impôts en France.
Déjà 5h sur l’eau, il est largement temps de rentrer. Petite surprise sur le retour lorsque nous assistons au tournage de Pékin Express. Fans inconditionnels de l’émission, nous analysons donc qu’il s’agit d’une épreuve d’immunité. Tous les participants sont dans l’eau à la recherche d’indices. Nous apercevons Stéphane Rotenberg (le présentateur de M6) à qui nous faisons des petits coucou comme des enfants. Le futur nous révélera plus tard si nous avons été filmé, on l’espère en tout cas (nous qui essayons de percer dans la téléréalité depuis de nombreuses années).
La journée bateau terminée, Val va mieux et c’est au tour de Sev de subir les conséquences désastreuses du poulet indien. On vous passe les détails mais c’est plutôt horrible, avec en prime 8h de bus de nuit pour nous rendre à Mandalay. Heureusement qu’il y avait des chiottes dans celui-ci, sinon c’était foutu.
4 commentaires
William
Encore un poulet bien frais, qui a séché pendant 3 jours au soleil …
"le physicien vannetais"
Vraiment nombre de photos m’ont enchanté, mais ce que j’ai préféré « le vrai bon souvenir » où vous communiquez en mime lors de cette soirée sans électricité, ni Nike, ni Gucci, Prada, Diesel…
Il y a un blog avec des vidéos, où un routard de 18 ans a fait un peu le même trajet que vous l’an dernier. Si vous êtes encore cloués par la tourista dans un pieu faites un tour du net sur http://www.antoinesurlesroutesdumonde.com/tour-du-monde-%C3%A0-18-ans/
Ça vous donnera des idées et peut-être des lieux où le guide du routard n’a pas mis les pieds.
Il y a même son retour en France !
Ça vaut la peine, et en particulier sa petite vidéo « j’aimerais qu’on m’explique » (sur son site et sur http://www.youtube.com/watch?v=my1P1fryO2E#t=11).
Il a l’avantage, sur toi Séverin, que son père l’a emmené voyager tôt et loin….
En tous cas merci pour ces carnets de voyage presque en direct. Persévérez.
18/20 (pas 20/20 par déformation professionnelle et à cause du côté frenchie radin pour les visites!) Félicitations du Jury.
Le physicien vannetais.
Tata de Novalaise
Moi,je regrette qu’ils n’aient pas essayer de pagayer avec la jambe:ça auraient fait d’autres belles photos!……
"le physicien vannetais"
LA SUITE POUR PEKIN EXPRESS: le 9/02/2014:
Incroyable coup dur pour Pékin Express 2014 dont le tournage a démarré en Birmanie le 21 janvier. Selon LeFigaro.fr, une cinquantaine de personnes prenant part à l’aventure ont arrêtées par la police en Inde. Selon le journal Times of India, l’armée aurait été intrigué » par la présence de 22 téléphones satellitaires dans cette zone sensible du pays et alerté les autorité locales. Les personnes interpellées (51) ont subi un interrogatoires des douanes et du contre-espionnage indien!
UNE PAGE DE PUB BON MARCHE POUR UNE SERIE QUI N’EST PAS SURE D’ETRE RECONDUITE (Manque d’audience)!